- dérougir
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dérougirv. intr. (Québec) (En tournure négative.) Ne pas cesser, ne pas diminuer.— Le téléphone ne dérougit pas, ne cesse de sonner.⇒DÉROUGIR, verbe trans.Ôter la rougeur de quelque chose. J'y suis venu [en Suisse] par obéissance, parce qu'on me l'a ordonné, pour me dérougir la face et me calmer les nerfs! (FLAUB., Corresp., 1874, p. 163).— Emploi intrans. Cesser d'être rouge :• Comment mon sang ne s'est-il pas gelé de terreur, lorsque, flottant dans les vertiges, je sentais la mort m'envahir! Je me roulais sur les épines des aloès, les ongles de fer de ma discipline ne dérougissaient plus, la faim me broyait le ventre; mais quelque chose d'indomptable riait quand je pleurais, chantait à travers mes sanglots, dansait dans mon sommeil.FLAUB., La Tentation de St Antoine, 1849, p. 207.Rem. On rencontre ds la docum. le part. passé adj. dérougi. Qui a perdu sa couleur rouge. Leurs couleurs voyantes [des robes] contrastaient étrangement avec le carreau dérougi et le meuble fané (A. DAUDET, Pt Chose, 1868, p. 289).Prononc. et Orth. :[
], (je) dérougis [
]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Début XIIIe s. intrans. « cesser d'être rouge » (Li chevalier as deux espees, 10830 ds T.-L.); 1718 trans. « ôter la rougeur » (Ac.). Dér. de rougir; préf. dé(s)- (lat. dis-). Fréq. abs. littér. :3. Bbg. Fr. (Le) au Canada. Vie Lang. 1969, pp. 48-49.
dérougir [deʀuʒiʀ] v. tr. et intr. [CONJUG. rougir.]ÉTYM. Déb. XIIIe, desrougir, intrans.; 1718, trans.; de 1. dé-, et rougir.❖1 Faire perdre ou perdre la couleur rouge (sujet n. de personne ou de chose). — Au participe passé :0 (…) la salle qui leur est réservée, morne et nue, aux carreaux dérougis s'éclairant mal sur une étroite ruelle.Alphonse Daudet, l'Immortel, p. 360.2 Fig. et régional (Canada). || Ça ne dérougit pas !, s'emploie au Canada au plus fort des périodes de pointe qui se prolongent au travail, dans le commerce, le tourisme, etc.❖CONTR. Rougir.
Encyclopédie Universelle. 2012.